Femme et Pouvoir – Michaëlle Jean

Michaëlle Jean est une femme d’État, diplomate, animatrice de télévision et journaliste canadienne qui fut de septembre 2005 à septembre 2010 gouverneure générale du Canada. Elle fut la troisième femme à occuper ce poste après Jeanne Sauvé et Adrienne Clarkson. Polyglotte, elle parle cinq langues (français, anglais, espagnol, italien et créole haïtien). Michaëlle Jean est désignée par consensus secrétaire générale de la Francophonie le 30 novembre 2014 lors du XVe Sommet de la francophonie à Dakar2, devenant ainsi la première femme nommée à ce poste.

“La femme est toujours dans un combat”

Dès son plus jeune âge une femme sait que ce n’est pas gagné d’avance, et que son ascension vers le pouvoir est un chemin difficile et parfois périlleux. Quand, à force de volonté et de sens de l’équilibre, Michaëlle Jean s’est retrouvée en posture d’avoir du pouvoir, sa manière de l’exercer a été différente. Elle l’a mis au service de causes qui allant au-delà de sa simple personne, pour faire bouger les lignes autant que pour permettre aux autres de les faire bouger.

D’une énergie souriante et irrésistible, Michaëlle Jean est une femme d’État, diplomate, animatrice de télévision et journaliste canadienne, qui fut de septembre 2005 à septembre 2010 Gouverneur Général du Canada. Elle s’est beaucoup investie pour « briser les solitudes » entre les francophones et les anglophones, et plus largement dans les relations entre les différentes communautés ethniques, linguistiques, culturelles et de genre. Elle est aussi engagée dans la lutte contre la violence faite aux femmes et aux enfants. Elle est aujourd’hui Secrétaire Général de la Francophonie.

“Ah, mais pour qui elle se prend celle-là !”

Qu’un homme ait de l’ambition, c’est tout à fait normal, c’est même une qualité. Il en va autrement pour une femme. Elle s’attire alors des pointes chargées de mépris du genre : “tu la vois celle-là, elle a de l’ambition…”. Michaëlle Jean s’est retrouvée aux prises avec les manières “un peu sournoises” des milieux masculins, qui demandent aux femmes de faire leurs preuves et d’en faire toujours plus, tout en les rétribuant moins. Elle se voit volontiers en guerrière africaine à cheval, armée d’une lance, bien en équilibre dans des situations qui peuvent pourtant la déstabiliser, mais affirmant par sa posture qu’elle se battra jusqu’au bout, quel qu’en soit le péril !

Au-delà de soi

“Je me suis souvent retrouvé dans ma vie là où on n’attendait pas quelqu’un comme moi” confie-t-elle avec un plaisir malicieux. Et quand elle s’est retrouvée en posture d’avoir du pouvoir, elle en a profité “pour faire bouger les lignes”, pour des causes qui allaient au-delà de sa simple personne. “Dans pouvoir, il y a aussi la nécessité d’amener d’autres à faire bouger les lignes. C’est mon grand plaisir, savoir qu’on le fait pour plus que soi “. C’est cette dimension humaine et ce dépassement de soi qui peut caractériser selon elle l’exercice du pouvoir par une femme.

Sans diversité, vous êtes en déficit

Aux personnes et aux organisations qui luttent pour plus de parité et de diversité, elle conseille de se faire entendre, et de créer les espaces pour cela. Prendre le temps de dire avec assurance que “se priver de la diversité, c’est se priver d’une richesse inouïe”. C’est être en déficit d’apports, de perspectives, d’idées, d’énergie, de volonté… Il faut en particulier que les entreprises qui ont fait le choix de la diversité témoignent du retour sur investissement qu’elles ont obtenu.

La génération qui arrive fera la différence

Elle porte une vision résolument optimiste sur l’évolution de la diversité. ” Il y a un phénomène de génération. De nouveaux décideurs arrivent qui ont grandi dans la diversité, dans une monde ouvert où nous nous rencontrons, où il y a de la mobilité”. Pour Michaëlle Jean cette génération fera la différence car elle est en contact avec le reste du monde et elle fait tomber les barrières.